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La Pâquerette, mignonne pérenne..

Travail de recherche effectué par Davy Cosson et Elsa Defrenet

Article rédigé par Adélaïde Berthier le 5/01/2017

Elle est également appelée la petite marguerite, la fleur de pâque ou la margueritelle.

 

L’origine de son nom

L’étymologie du mot pâquerette est divisée en deux propositions :

  • Le Trésor de la Langue Française, le Petit Robert, le Dictionnaire de l’Académie Française et le Dictionnaire étymologique et historique du français indiquent que le terme vient de Pâques. Ce qui correspond au début de la période de floraison.

  • Cette première explication est réfutée par François Noël dans Le Dictionnaire étymologique, critique, historique et anecdotique de la langue française et par Emile Littré. Ils justifient « Mais ce ne peut être la cause du nom de la plante, puisqu’elle fleurit à peu près toute l’année ». Ils expliquent qu’en ancien français « pasquierette » vient de « pasquier » (pâquis, pâturage) auquel on ajoute le suffixe « -ette ». Le nom pâquerette viendrait donc du fait qu’elle parsème nos prairies.

Comment la reconnaitre ?

C’est une petite plante vivace de 5 à 15 cm de haut. 

Ses feuilles s’étalent en rosette et restent vertes toute l’année.

D’un point de vue botanique, la pâquerette est composée de très nombreuses fleurs qui sont portées par un capitule (ce qu’on appelle couramment la tige). Celles du pourtour, avec leur aspect de pétales, sont appelées fleurs ligulées car elles ont la forme d'une languette, ou demi-fleurons. Ce sont les fleurs femelles, leur couleur va du blanc au rose. Les fleurs du centre, jaunes, sont appelées fleurs tubuleuses car leur corolle forme un tube. Ces dernières sont hermaphrodites.

Ses particularités :

Elle se ferme la nuit pour se rouvrir le matin et s’épanouir au soleil. Lors des averses, il lui arrive de se fermer. Parfois, elle le fait un peu avant, ce qui permet de prévenir les averses de quelques minutes.

 

Elle est en fleur toute l’année et un peu partout (prairies, gazons, pâturages, bois…).

Elle peut être un peu envahissante car elle se multiplie grâce à ses graines (voie générative) et à ses racines.

Dans l’histoire :

La pâquerette fait peu parler d’elle pendant l’antiquité ou le Moyen-âge. Elle commencera à être mentionnée au 10ème siècle.

Louis IX (1214-1270) avait choisi la pâquerette pour orner son blason à côté du Lys.

Louis XI (1461-1483), fit appeler le 24ème jour du mois de ventôse, dans le calendrier républicain, le jour de la Pâquerette. (Le mois de ventôse correspond à la période du 20 février au 20 mars, cela peu varier de quelques jours selon l’année).

Les croyances :

Dans le langage des fleurs, la pâquerette signifie « innocence » et « gentille », c’est certainement une allusion à sa simplicité et à sa petitesse. 

Elle est généralement considérée comme un porte bonheur, excepté pour les aviateurs, elle est synonyme d’atterrissage forcé.

 

En Côte d’Or on raconte que lorsque les bergers apportèrent des présents à Jésus, l’un d’eux très pauvre, lui offrit une pâquerette blanche. Jésus baisa la fleur et c'est de ce baiser qu’elle tient le ton rose qu'elle a au bord des pétales.

Dans une variante de cette légende, Marie voulut consoler Jésus, qui s'était piqué avec une épine, en lui offrant une pâquerette. Un peu du sang de l'enfant coula sur la corolle et depuis les pétales sont teintés de rose.

 

Qui n'a jamais effeuillé une de ces fleurs en disant : « Il m'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout » ? Cette coutume était considérée comme une prophétie par les jeunes filles du siècle dernier, le dernier pétale évaluait le sentiment de leur amoureux. 

En Normandie, il existe deux variantes : « : Il m'aime, un peu, beaucoup, par fantaisie, par jalousie, pas du tout » et pour connaitre son avenir « Fille, femme, veuve, religieuse ».

 

Enfin, un dernier « jeu » existe, pour connaitre le nombre d’enfants que vous aurez. Pour cela, lancez en l'air les étamines de la fleur et tentez de les rattraper, sur le dos de votre main. Le nombre récupérées correspond au nombre de vos futurs enfants (deux graines collées ensemble annoncent des jumeaux, trois graines des triplés…).

Comment la déguster ?

Ses feuilles peuvent être mangées crues en salade.

Elle peut être intégrée dans une soupe, une sauce blanche, une omelette, une infusion, un gratin, une farce.

Elle aromatise le vin ou garni un gâteau. Elle peut être transformée en caramel. Ses boutons peuvent être cuisinés dans du vinaigre façon carpe.

 

Laissez vous guider par votre imagination, elle peut s’intégrer dans la plupart de vos recettes !

Ses vertus et son utilisation

La pâquerette est reconnue pour avoir des propriétés désinfectante, astringente, calmante, rafraichissante, expectorante, anti inflammatoire, diurétique et dépurative. 

Elle est conseillée en cas de problèmes de constipation, de goutte, d’affections hépatiques et d’anémie.

Elle est riche en calcium, source de vitamine C et contient des phyto-œstrogène.

 

La pâquerette est utilisée en cosmétique. Son jus offre une lotion nettoyante, purifiante et apaisante. Son huile stimule la micro-circulation, tonifie la peau et resserre les tissus. Elle galbe le buste, lutte contre les vergetures et raffermi les seins. Ce dernier point est un secret jalousement gardé par les femmes depuis le 16ème siècle !

 

Aujourd’hui, elle est principalement utilisée sous forme homéopathique. La teinture de Bellis Perennis est préconisée pour nettoyer et guérir les plaies, soigner les ecchymoses, les luxations ou entorses, les panaris, la furonculose, les vertiges et les courbatures.

Quelques recettes

Le jus : broyez dans une centrifugeuse à jus de fruit quelques plantes (fleurs, feuilles, tiges). Les jus doit être utilisé immédiatement, il ne se conserve pas. Vous pouvez confectionnez des glaçons que vous pourrez utiliser plus tard. Pour cela, il suffit de diluer le jus dans son poids en eau. 

 

L’huile : mettez 150g de fleurs grossièrement hachées (sans feuille ni tige) et 1/2 litre d'huile de macadamia (de préférence) à macérer dans un flacon en verre qui ferme parfaitement et en laissant le minimum d'air.

La macération doit durer au moins 30 jours  (idéalement 45) et elle se fait à l'abri de la lumière. Si vous exposez le flacon au soleil vous détruisez tous les principes actifs de la Pâquerette. La température doit être supérieure à 20°C et idéalement autour de 30°C.

Pensez à retourner le flacon chaque jour. 

Afin d’obtenir une huile "propre" séparez le marc végétal à l’aide d’une passoire ou d’un tamis (plastique ou inox), puis écrémez l'émulsion huile/eau formée par la sève des fleurs et l'huile (généralement infime)

Enfin, mettez votre préparation dans une bouteille opaque et bien fermée, pour limiter l'oxydation. 

Vous pouvez également, sans que cela affecte la qualité du produit, conserver l'huile sur la plante.

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